Notre (grande) Histoire

05-04-2008 à 11:45:45
Le bruissement des feuilles, le souffle du vent sur le bosquet endormi, la quiétude sainte des lieux tout ici respirait l’ordre et l’harmonie. Parfois, seul le murmure d’un cours d’eau proche se faisait entendre au lointain venant bercer le voyageur perdu en ses bois enchantés. Et, à ce lui qui par ses pas s’aventurait plus loin s’offrait bientôt la vue modeste d’un petit temple, perdu au milieu de son écrin de verdure, petit temple de pierres blanches usées par le temps. Au seuil de ce sanctuaire délaissé quelques feuilles mortes d’un rouge vif, rabattues par les vents, semblait dresser un tapis chaleureux pour convaincre les âmes d’ouvrir la petite porte en bois. Le vent ici semblait lui aussi étrangement se charger en chaleur, convient au calme, à la sérénité, les esprits et les corps.

Bienvenue voyageur… Bienvenue au bosquet de Saoriandra…

Bienvenue dans cet endroit où, au temps où les douze évoluaient sur Amakna, vivait la treizième déesse.

J’imagine sans mal ta surprise voyageur, toi qui lis ces mots, toi à qui maints fois l’on a répété qu’il n’existait en ces terres bénies par Raval que douze dieux. Mais comprends alors la grande sagesse et modestie de Mystra, Mystra déesse des Mystères et de la Sieste, car si elle n’a pas été reconnue par l’histoire… c’est qu’à l’heure des honneurs elle préfère aller respirer l’air du soir et le parfum des fleurs. Cela ne change rien à son existence et il revient à nous, ses chevaliers, ses protecteurs, d’user de ce temps infini où, perdue dans les limbes de la psyché elle se repose des combats livrés pour nous.

As-tu oublié qu’alors que tu évolues, radieux, sous les rayons de l’astre solaire… là n’est qu’une partie de ta journée ? Oh qu’il est facile de vaincre dans l’insouciance Minotoror et autres bêtes mythiques peuplant nos terres… mais qu’en serait-il si le sommeil, depuis des lustres déjà, t’avait quitté ? Si ton corps, alourdi par une fatigue sans nom était allé, sans énergie ni vigueur affronter les plus terribles horreurs de ce monde ? Non… aucun des exploits qui émaillèrent l’histoire d’Amakna n’aurait été possible en de telles circonstances. Et ce don merveilleux, le sommeil, nous vient de cette treizième et méconnue déesse, don merveilleux… don nécessaire. Don de la vie.

Aussi temps est venu de rendre au blason de cette déité magnifique l’éclat et les honneurs qui lui sont dus. C’est pourquoi, venant de tous les coins d’Amakna, d’Astrub la bruyante à Pandala la touffue, en passant par l’envoûtante Otomaï… quelques aventuriers aux vies et aspirations bien différentes les une des autres se réunissent lentement mais surement au bosquet de Saoriandra pour rendre hommage à la plus méconnue et douce des déesses. Crâ, Iop, Eca, Eniripsa, Pandawa, Xelor, Sadida, Enutrof, Feca, Sram, Sacrieur, Osamoda, de toutes races, habitant Astrub, Bonta, Brakmar ou encore Sufokia… peu importait leurs antécédents ou leurs alignements présents, passés ou à venir. La gloire de Mystra dépasse de loin les querelles stériles des Amaknéens… elle est éternelle.

Eternels aussi sont les efforts… efforts pour maintenir l’équilibre en Amakna, efforts pour éviter la propagation de la maladie bworkine si présente et si virulente… effort pour mieux saisir et comprendre les mystères et événements survenant un peu partout…
Le premier de ces chevaliers portait le nom de J.C Aouaire… fier iop de couleur écarlate que sa charge, trop importante, a rendu fou et qui depuis se terre en Incarnam, incapable d’affronter le monde d’en bas et les dangers omniprésents du monde des treize. Le second fut encore un iop, le destin semblant s’acharner à choisir ces frêles intelligences comme prophètes et guides pour ceux qu’on se bornerait à appeler par la suite les Mystras. Niabea, car tel était son nom guida un temps une première compagnie… avant que la folie ne l’emporte à son tour et qu’il se consacre uniquement à la chasse aux bouftous et à la restauration… des bâtiments de l’ordre. Les Chevaliers de Mystra ne survécurent pas à ce changement radical d’orientation, passer du mystique au bâtiment… voila qui faisait un étrange bond. Même pour un iop.

Ce n’est que quelques années plus tard, tandis que Niabea continuait dans son coin à restaurer les bâtiments à son rythme iopesque que… l’ordre fut restauré. On prenait les mêmes et on recommençait la même histoire. Les mêmes oui… mais pas seulement car poussés par une dévotion infinie d’autres chevaliers les avaient rejoints, écrivant encore à ce jour une nouvelle page de l’histoire de l’Ordre.

Belomen
Adepte de la chance... avec ou sans elle...
Au tranchant de ma lame je découvre la fortune des mes ennemis