Dimanche ils ne jouent plus que par paire d'As

05-04-2008 à 19:27:06
A droite, à gauche, à droite, à droite, à gauche, il sentit le fil d’un bluff lui caresser la joue, laissant une marque amère sur laquelle perlèrent aussitôt quelques marques de sang. Amateurs les pandikazes l’étaient sans nul doute… mais des amateurs indubitablement dotés de la chance du néophyte et… de l’avantage du nombre. Courant à travers une forêt de Bamboutos, évitant de perdre du temps à regarder sur ses côtés, esquivant tantôt un Bulbuisson tantôt un Bulbiflore. Un territoire qu’il ne connaissait pas et dans lequel ses réflexes, si bons soient-ils, étaient mis à rude épreuve. Il se baissa, laissant quelques cartes se planter sur le tronc d’un Bambouto sacré qui resta impassible. Très rude épreuve même.

Il n’avait pas la moindre idée de l’heure… le soleil ayant du mal à percer au cœur de la forêt de Pandala… et combien de temps était-il resté inconscient ? Enfoiré de Pandafritte… Son camarade flibustier avec qui il avait partagé quelques bons moments… n’avait pas trouvé de meilleure idée que de l’assommer, lui, Belo, pour lui faire rater son mariage. Une mauvaise idée, une très mauvaise idée. Comme l’endroit où il avait laissé sa dépouille… Belo avait eu des réveils plus doux que celui que lui avait réservé une meute de rebelles pandawas en furie. Pandikazes, Pandits… il ne comptait plus les adversaires consécutifs qu’il avait du affronter jusque là… son bras lui, s’il n’avait pas non plus fait le décompte, semblait lui rappeler à chaque instant la fatigue.

Pandafritte était-il jaloux de cette union vouée désormais, du moins pour aujourd’hui, à l’échec ? Belomen avait quelques difficultés à comprendre son comportement… et avait même, un instant, cherché à le comprendre… avant de se rappeler en un rictus désabusé que le pandawa était aussi un flibustier. Flibustier… Odhana… Uta… autant dire une belle bande de tarés sans véritable ligne de conduite qui avaient pris l’habitude de considérer la vie sans recul… en une perpétuelle jouissance de l’instant présent. Autant dire que de telles personnes, régies par l’instinct et la pulsion, étaient bien difficiles à comprendre. De plus la situation n’était pas propre à la méditation… car, si son esprit était toujours aussi claire… ses mouvements eux semblaient plus lents…


- Merde… Encore des pandikazes…

A quelques mètres de là, trouant la forêt de Bamboutos, un voile de lumière. La côte… En un ultime bond il sauta à l’eau, usant de la nage du chien - personne pour le voir… quelle honte - pour regagner la côte d’Astrub… non sans de terribles efforts. Au moins il était sorti d’affaire… mais le soleil lui lui indiquait sans mal la terrible nouvelle… la nuit tombait déjà à l’est d’Amakna, il le voyait désormais… et…

- Khaalya…

Il n’avait jamais encore été amené à poser un lapin à une féline. Surtout pas le jour de son mariage. Surtout pas quand il était le futur mari. Surtout pas quand la future mariée était Khaalya. Aussi, blessé, fatigué, puant le chat mouillé, et pour le moins penaud… alla t’il tout de même à l’Eglise d’Amakna en un ridicule espoir d’y trouver sa belle. Espoir vain. Le mariage était fichu…

Pourtant… Pourtant…

Quelques jours plus tard, quelques heures plus tard en fait… fut annoncé que le mariage avait seulement été repoussé, le prêtre convié à célébrer l’union ayant attrapé la pandrista. La vérité était bien sure toute autre, cachée dans les sentiments des deux amants… et ils la tairont à jamais. Votre seul espoir d’en savoir plus ? Attendre que Pandafritte sorte de l’hôpital de Pandala… Le malheureux a été attaqué sans que l’on sache par qui ! Une bien triste histoire j’en conviens mais nous ne sommes pas là pour ça… non ?





Et, pour tout vous dire compagnons...


Belomen
Adepte de la chance... avec ou sans elle...
Au tranchant de ma lame je découvre la fortune des mes ennemis